Football Coupe du monde 2006
RAYMOND DOMENECH, la similitude de la situation actuelle avec celle de 2002 peut-elle être un problème pour l'équipe de France ?
R.D. : Non, je trouve plutôt que c'est un signe extraordinaire. C'est exactement la même situation, avec le besoin de gagner par deux buts d'écart pour se qualifier. En 2002, ils n'avaient pas réussi et là on leur redonne cette chance. Il y a peu de gens qui, dans leur vie, ont deux fois la même chance, dans la même compétition, dans les mêmes conditions, pour prouver que la première fois était un accident. Je trouve que c'est un signe du destin fabuleux. Ils ont leur destin entre les mains, à eux de le saisir.
Quel message d'optimisme voudriez-vous faire passer auprès du public ?
R.D. : Mon rôle n'est pas de lancer des messages d'optimisme aux gens mais de travailler auprès de l'équipe pour qu'elle ait envie, la détermination et la confiance pour gagner ce match. Le message, c'est sur le terrain, pas dans les médias. Ce sont les joueurs, sur le terrain, qui devront donner ce message. Les joueurs vous diront : "Vous pouvez croire en nous. Regardez, on vous le montre".
Comment mettrez-vous vos joueurs en confiance ?
R.D. : La sérénité est nécessaire mais c'est la vérité du terrain qui pourra donner de la confiance. Après, on peut leur dire qu'ils sont les meilleurs, que tout va bien aller et qu'ils vont gagner mais ça, ce ne sont que des paroles. La confiance, ce sont les joueurs qui se la créeront. plutôt leur montrer ce qu'ils sont capables de faire pour qu'ils le reproduisent sur le terrain. La confiance n'est pas à sens unique.
Est-ce que ce qui s'est passé jusqu'à présent vous donne confiance ?
R.D. : Moi, complètement. Sur ce qui s'est passé, on ne peut être que serein. Mais il faudra confirmer et encore progresser. Il faut gagner, on le sait, tout le monde le sait, surtout les Togolais.
Une victoire peut-elle être un déclic ?
R.D. : Une victoire ne peut que nous faire monter d'un cran. Elle nous qualifiera. Il y aura un autre match donc une progression. Alors, oui, ça peut-être un déclic car elle sera obligatoire.
Marquer tôt aura-t-il une incidence sur le match ?
R.D. : Oui mais, contre la Corée, on a marqué tôt. C'est sûr que c'est mieux pour mettre la pression sur l'adversaire. Mais si on devait marquer deux buts à la 93e et à la 94e minute, je signerais tout de suite. Ça fait partie du jeu. Je préfèrerais qu'on marque le plus vite possible pour être tranquille mais les Togolais ne seront pas forcément d'accord.
Comment sentez-vous David Trezeguet ?
R.D. : Je le sens comme Louis Saha, comme Sidney Govou, comme Sylvain Wiltord, comme Thierry Henry, comme tous les attaquants de l'équipe, qui savent que quelque part on attend beaucoup d'eux. On ne peut pas dire qu'on veut marquer deux buts et jouer avec un demi-attaquant. C'est une évidence. Mais ce n'est pas non plus avec six attaquants qu'on marque plus de buts. On l'a déjà vu. Je ne vous parlerez que de 2002. On attende beaucoup des attaquants. Il faut qu'ils fassent quelques chose.
Est-ce que la suspension de Zidane peut être une chance ?
R.D. : Non ! Ce n'est jamais une chance de perdre un grand joueur ni de perdre n'importe quel membre de son effectif. Mais le propre d'un groupe de 23, c'est d'avoir en son sein des joueurs susceptibles de pallier les défaillances des uns et des autres. Mais je ne peux pas dire que ce sera une chance.